Le covoiturage
Vaste sujet, que ce concept à la mode qui redynamisme d'une façon "sympathique" les moyens de transport des français. Petit tour d'horizon de ce mode de transport qui suscite un regain d'intérêt ces derniers mois.
Définition
Définition donnée par Bison-Futé :
« utilisation conjointe et organisée d’un véhicule par un conducteur non professionnel et un ou plusieurs tiers passagers dans le but d’effectuer un trajet commun »
On notera les éléments en gras, qui sont importants dans cette définition :
- « Organisée », permet de souligner une différence notable avec l’auto-stop, autre moyen de partager un « trajet commun », mais qui lui, est plus spontané et improvisé.
- « Conducteur non professionnel », c’est certainement un des points les plus importants de cette définition en effet, il s’agit d’un échange entre particulier. Dans le cas d’un service « vendu » par un professionnel on sortira du cadre légal du covoiturage (voir VTC),
- Le terme « conjointe » et « trajet commun » paraissent assez évidents.
Si on reprend la définition donnée par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), on retrouve les éléments principaux :
« Le covoiturage est clairement distinct d’un service de transport de personnes car il s’inscrit dans un cadre non professionnel. Il consiste en l’utilisation en commun d’un véhicule automobile par plusieurs personnes. »
Définition stricte du Code des transports
Cette définition stricte admet 2 conditions non réductible.
- La première, est le fait que le conducteur organisant un covoiturage doit le faire « pour son propre compte », le conducteur doit avant-tout chercher à se déplacer, et dans ce cadre, proposer des sièges vacants pour partager ce trajet. Si le voyage n’a que pour objet de transporter des tiers, alors ce qui devient une « activité professionnelle » doit être requalifiée.
- La seconde est le fait que la rémunération du « chauffeur » (« échanges financiers » dans le cadre du trajet), sont limités au « partage des coûts ». Pouvant comprendre :
- le carburant
- les éventuels péages
- (dans le cas « ou ») la commission de la plateforme de mise en relation
Ajoutons à ces deux conditions, l’absence d’obligation, puisque l’engagement n’est pas contractuel entre le « chauffeur » et ses « passagers potentiels ».
Qu’entraîne le respect de ces conditions ?
Le fait que cet échange financier ne soit pas soumi à la TVA et l’absence de cotisation pour celui qui reçoit l’argent.
A noter : Pour ce qui est du « partage des coûts », cette locution a toute son importance, puisque si le chauffeur, dégage un bénéfice. C’est à dire que le trajet lui rapporte plus d’argent qu’il ne lui en coûte, alors la condition n°2 n’est pas respectée. Ce bénéfice sera imposable pour le contribuable.
Quels sont les droits et devoirs liés à cette pratique ?
Il est indiqué sur le site de la DGCCRF, que la « relation est régie par le droit commun des contrats et les règles habituelles de protection des consommateurs ne sont pas applicables » (ndlr : relation entre chauffeur et passagers).
Les obligations du chauffeur
- Avoir souscris à une assurance responsabilité civile (au minimum),
- Être titulaire d’un permis de conduire valide,
- Entretenir correctement son véhicule pour ne pas mettre en danger la vie d’autrui,
- Respecter le code de la route lors du trajet.
Dans la pratique
On parle de covoiturage lorsqu’un conducteur partage avec au moins 1 passager son véhicule pour aller d’un point A à un point B, d’une destination à une autre. Le covoiturage entre dans la catégorie des « véhicules partagés » (voir plus précisément « véhicule individuel partagé », puisque la plupart du temps ce type de service a lieu entre particuliers).
Avantages entre particuliers
Les point positifs du covoiturage entre particuliers :
- Moins de véhicules sur la route = moins de pollution - Il s’agit d’une démarche qui est écologique, dans le sens où elle permet d’éviter l’usage d’un véhicule qui ne soit pas optimalement rempli et qui pourra transporter + de personnes pour un impact écologique quasi-identique. Cela permet d’éviter qu’une voiture ne roule « à vide »
- Faire des économies en covoiturant - En effet, ce mode de transport permet de partager des frais en 1, 2, 3, 4, voir 5 si il s’agit d’une voiture citadine remplie (et potentiellement + dans le cas d’un monospace).
- Social, étant donné que cela permet à des conducteurs de véhicule individuels d’inviter des tiers à partager un moment (souvent convivial en voiture).
- Les personnes ne disposant pas d’un moyen de déplacement individuel, peuvent trouver une alternative aux transports en commun.
Avatages du covoit’ d’entreprise
Les points positifs pour les entreprises et les salariés :
- Amélioration des conditions d’accès pour les salariés ayant des difficultés à se déplacer (manque de moyens, absence de véhicule, pas de permis de conduire, isolement, etc.).
- « Valorisation des engagements écologiques de l’entreprise »,
- « Motivation des salariés par la participation à une action concrète de protection de l’environnement »,
- Création de liens sociaux entre les salariés d’une même société ou d'un grand groupe,
- Réduction du besoin en nombre de place de parkings pour l’entreprise.
Un peu d’histoire
Le covoiturage est apparu en France au début des années 1980.
Depuis que le principe a été repris par des sociétés qui se positionnent comme intermédiaire entre le conducteur et ses « covoitureurs », on peut classer le covoiturage dans ce qui est nommée « l’économie collaborative » ou bien encore la « consommation collaborative ». Quelles sont les différences entre le « covoiturage » et l’usage des « transports en commun » ?
Les transports en commun sont des transports collectifs
A noter : le covoiturage ne fait pas partie des transports en commun, puisqu’il y a une nuance entre le fait de mettre en commun et à disposition du public un véhicule affrété dans cet unique but, et le fait qu’une personne physique mette à disposition (contre rémunération ou non) un ou plusieurs sièges dans son véhicule.
L’idée de base est assez simple : le véhicule individuel permet de transporter dans le cas d’une voiture jusqu’à 5 personnes. De nombreux trajets en France sont effectués par des personnes seules et à différentes occasions. Covoiturer, consiste à tenter de remplir un véhicule qui circulera d’une destination à l’autre dans tous les cas.
Le covoiturage libre, c’est quoi ?
Des sites de covoiturage « libre » ont fleuris ces dernières années avec l’engouement autour de ce mode de transport. Le terme libre est souvent associé au terme gratuit, ils désignent tous les deux le fait que la plateforme ne se place pas comme intermédiaire prélevant des frais ou facturant directement ses services aux utilisateurs. Le paiement s’effectuant « librement » entre covoitureurs, en fonction de conditions prédéterminées par les différentes parties.
Ce mode de transport est complémentaire aux modes de transport déjà existants sur le territoire français à savoir :
- Les transports en commun
- Le train
- Le bus
- Le tram
- Les véhicules individuels
- L’usage d’une voiture personnelle
- Le vélo, VTT, tandem,
- La bicyclette, trottinette, skate,
- Les locations de véhicules
- La location de véhicules (voitures, mini-bus, camion de déménagement, etc.)
- Les voitures de transport avec chauffeur (VTC : Taxis, Motos pro, Uber, chauffeur LOTI etc.)
- Autopartage (ou voiture en libre-service)
- L’autostop
Ndlr. LOTI = « loi d’orientation des transports intérieurs » de 1982 définissant
« un statut qui est réservé aux chauffeurs professionnels qui transportent des groupes inférieurs à neuf personnes »
Différences entre autopartage et covoiturage
L’autopartage consiste à partager un véhicule, quelque soient les conditions de ce partage, qu’il soit ou non géré entre particulier ou par une société, cela revient à pouvoir utiliser successivement un véhicule. Ainsi deux personnes inscrites à un système d’autopartage ne pourront jamais « prendre le véhicule » simultanément. On cherche donc ici à partager un véhicule en fonction d’usages « individuels » du bien.
Le covoiturage revient quand à lui à effectuer un « partage de voyage », puisque celui-ci se met en place, comme précisé au début de cet article, autour d’une trajet d’un point A à un point B. Contrairement à de l’autopartage, le véhicule n’est pas central dans la démarche, c’est le fait de voyager d’une ville à l’autre ou d’un point géographique à un autre qui compte pour les deux parties.
Les acteurs du covoiturage
Comme tout nouveau « concept » qui se développe, son essor n’est pas sans l’attrait de toutes les structures de la société civile et de la sphère privée pour ce qui semble aujourd’hui se démocratiser à grande échelle.
Le cadre « institutionnel »
La Fédération Nationale du Covoiturage (FEDUCO)
« La Fédération Nationale du Covoiturage (FEDUCO) rassemble les principaux acteurs associatifs et privés du covoiturage en France, qui font du développement du covoiturage leur principale activité. La FEDUCO s’est donné pour mission la promotion du covoiturage sous toutes ses formes auprès des instances publiques et privées. Un de ses objectifs prioritaire est notamment de faire évoluer la réglementation en matière de covoiturage. » - http://www.feduco.org/
Les sites de covoiturage
Définition de la DGCCRF :
« Les sites de covoiturage en ligne favorisent la mise en relation entre conducteurs et passagers. Ils prélèvent généralement des commissions sur les sommes échangées entre covoitureurs. Ces sites peuvent offrir des services additionnels, par exemple, inclure automatiquement une assurance au bénéfice des covoitureurs. »
Liste non-exhaustive :
- Blablacar.fr (ex. covoiturage.fr) : leader Européen du covoiturage,
- IDVroom : plateforme de covoiturage filiale de la SNCF
- Covoiturage-libre.fr
- RoulezMalin.com : site de covoiturage libre et gratuit
- Europe Carpooling
- Gomore (https://gomore.fr/rides)
- KelBillet (https://www.kelbillet.com/covoiturage/)
- Karos (https://www.karos.fr/)
- La roue verte
- Wetruck (site fermé – https://www.wetruck.fr/)
- Le bon coin (https://www.leboncoin.fr/covoiturage/offres/?ca=12_s&c=65&w=3)
- Groupes Facebook locaux
Il existe également d'autres sites permettant de faire du "co-quelque chose", comme cocolis.fr (pour le "co-colis").
Les sites régionaux
- Covoiturageauvergne.net
- Movici.auvergnerhonealpes.fr
Les sites départementaux
Les sites d’agglomérations
- Covoiturage-grandlyon.com
Les sites d’entreprises / autres
- Sitac-covoiturage.net
- Mobistage.cnfpt.fr
- Tcs-covoiturage.net
- Covoiturage-rosecar.fr
- hVroomeo-pole-emploipaca.fr
- Mousquetaires-covoiturage.com
- Millimove.com
- Covoiturage-securite-sociale-paca.fr/
- Covoiturage-cera.fr/
Les sites de covoiturage ou les applications mobiles, opèrent un mélange des genres entre différents modes de transport pour parvenir à entraîner le partage d’un véhicule sur une pente économique viable. On se retrouve ainsi différents modes de fonctionnement en fonction du « business model » de l’entreprise porteuse du projet. Néanmoins certains points communs, forment un socle de base autour de la pratique du covoiturage en France :
Les infrastructures
Avec l'expansion de ce mode de transport, des infrastructures se développent pour permettre aux covoitureurs de se retrouver facilement.
Et ce n'est pas un hasard ou une volontée forcément bienveillante des communes ou des structures. Certaines communes se sont retrouvées débordées avec les "points de dépose" et lieux de rendez-vous qui se sont constitués naturellement. D'abord 1 covoiturage, puis 2, puis 3, etc. Et c'est vite le bouchon autour d'un rond-point, en bordure d'un péage d'autoroute ou dans des situations ne permettant pas d'assurer la sécurité des individus s'adonnant à ce type de rendez-vous faute d'infrastructure.
C'est pour cette raison et par la volonté politique de certain(e)s, que les aires de covoiturage ont vu le jour.
Les aires de covoiturage en France
Il n'exsite pas de "liste officielle" des aires de covoiturage, de même que les lieux de rendez-vous ne s'y fixent pas toujours (par ignorance ou par facilité). Ces aires sont nombreuses en France et permettent aux covoitureurs et covoitureuses de se donner rendez-vous en toute sécurité et sans gêner la circulation des autres usagers de la route.
On notera tout de même que certaines aires sont beaucoup moins bien équipées que d'autres. A titre d'exemple certaines n'ont même pas d'abri en cas d'intempéris... Des évolutions sont encore à faire dans ce domaine.
Les véhicules partagés
Lorsqu’on mix le principe de véhicule partagé à toutes les sauces on obtient pas mal de « véhicul-age » ! Voici une liste non exhaustive.
- Si on partage une voiture on parle de covoiturage,
- Si un conducteur de camion partage son véhicule on parlera de cocamionage,
- Si on partage un trajet à vélo certains appellent ça du « covélo » ou « covélo-taf », si cela consiste à se rendre sur son lieu de travail,
- Cotransportage (colis voiturage) désigne la mutualisation d’un véhicule pour transporter des colis / affaires.
La plus ancienne forme de « partage de véhicule » datant certainement de l’époque où l’homme a appris à monter les chevaux. Le « partage de véhicule à roues » remonte certainement à l’arrivée des charrettes, des véhicules à traction animale (hippomobile) qui ont été suivie par les diligences et les carrosses. Ces véhicules étaient alors partagés pour des trajets en ville ou sur de longue distance. Ça n’empêche pas qu’on se pose beaucoup de questions ! Voici quelques éléments de réponse aux question fréquentes.
Comment bien choisir son mode de transport en fonction de la distance ?
Sur distance entre deux villes, on aime parler distances ! Et il y a dire. En effet, le partage de voiture, est certes un mode de transport économique, mais uniquement sur les courtes/moyennes distances. Pour les très courtes distances, d’autres modes de transport sont plus appropriés, il en est de même pour les longs trajets. La voiture même si elle est partagée n’est pas un mode de transport idéal lorsque la distance devient trop importante. Dans les grandes villes, la voiture génère des bouchons et y etre coincé peut grandement pénaliser le conducteur et les passagers. Le vélo, la marche, le tram ou le métro s’avèrent alors plus rapide et moins chers.
Existe-t-il une websérie dédiée au ce moyen de transport moderne ?
Oui, elle s’appelle « Cocovoit’ », elle est assez marrante pour celles et ceux qui ont déjà pratiqué ! Elle est disponible gratuitement sur YouTube.
Quels sont les trajets les + demandés en France ?
- Covoiturage Rennes Nantes
- Covoiturage Bordeaux Toulouse
- Covoiturage Paris Lyon
- Covoiturage Lille Paris
- Covoiturage Bordeaux Paris